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Sacha Warmi autour du monde
1 octobre 2009

Entomologie

L'entomologie, c'est l'étude des insectes. En région intertropicale, on vit avec les insectes. Insectophobes s'abstenir, on n'a pas le choix !

D'abord il y a les moustiques qui nous attaquent tous les soirs sans pitié. Ils sont tellement rapides ces fourbes qu'on ne les voit même pas. Ils s'en donnent à cœur joie sur nos chevilles bien tendre. Et puis il y a les fourmis. Des toutes petites fourmis qui affectionnent particulièrement la cuisine. Ne jamais laisser trainer un peu de nourriture ou même de la vaisselle dans l'évier sinon l'invasion ne trainera pas. Et enfin il y a les cafards. Des bons gros cafards bien dodus (2 mètres les bras levés !). Certes, il ne sont pas nombreux, mais de temps en temps on en croise un qui se balade dans la chambre ou dans le couloir, qui sort d'un placard, l'air de rien, en sifflotant.

Jusqu'ici tout va bien. Moi les insectes, ça ne me fait pas peur, alors, tant qu'ils ne m'embêtent pas trop, je les ignore (même si pour les moustiques, c'est pas toujours facile !).

Il y a aussi des insectes dont on connait l'existence et qu'on n'aimerai vraiment pas croiser. Dans notre immeuble tout meublé, ils ont omis la machine à laver. Le linge se lave donc à l'ancienne c'est-à-dire à la main. Pour le faire sécher, on l'étend sur le balcon et on croise les doigts pour qu'il ne pleuve pas afin que le linge sèche en moins de 3 jours et qu'il ne sente pas l'humidité moisie ! Pour finir, on le repasse. Personnellement, le repassage c'est pas mon truc et porter des vêtement non repassés ne me perturbe pas le moins du monde. Mais ici, je m'y suis mise au repassage. On m'a effectivement apporté un argument de choix. Il y a des petites mouches ici qui affectionnent le linge humide et qui se plaisent à pondre dessus. Quand on porte ensuite ce linge, les œufs, invisible à l'œil nu, éclosent. Les petites larves qui en sortent, comme tout le monde, ont besoin de se nourrir, elles se disent alors « mais il y a de la bonne chaire fraiche ici, et si je me faisais un steak d'humain ! ». Comme ces larves aiment mettre les pieds dans le plat, elles rentrent sous la peau et te grignotent gentiment. Des petits boutons, genre boutons d'acnés, apparaissent. Ils font un peu mal alors on les éclate. Et là, surprise ! Comme un diable qui bondi de sa boîte, un asticot en sort. Mon voisin du dessous a eu l'occasion de vivre ce genre d'expérience. Moi j'ai préféré opter pour l'option repassage et le génocide d'œufs de mouche à chaque coup de fer ! Les asticots qui sortent de la peau, c'est bien mais que dans les films d'horreur !

Pour finir, les insectes, on les mange (chacun son tour !). Volontairement ou non. En Équateur j'avais déjà gouté les « chunta curro », de grosses larves que l'on trouve dans le cœur des palmiers. Au début c'est un peu ragoutant. On les achète vivantes. De grosses larves de 4-5 cm qui gesticulent dans tous les sens. On leur coupe la tête, on leur enfonce un pic en travers du corps et on les fait griller au barbecue. Une fois que c'est bien cuit, on aspire la chaire. Je vous vois tous là, en train de faire la grimace ! Mais c'est pas mauvais. Ça a un petit goût de noisette et de beurre.

Ici, j'ai mangé des termites ! Bon là aussi c'est un peu ragoutant au début. Quand on a 2-3 ans on s'amuse à manger tout ce qui nous passe sous la main, mais à notre age ce n'est plus raisonnable. Dans la culture africaine, ça l'est toujours ! On achète donc ces termites déjà cuisinées. Frites avec des petits oignons et des épices. On en prend une, on ferme les yeux, on la met dans sa bouche. Ensuite on fait une premier effort pour la mâcher. Ce n'est pas mauvais finalement, ça croustille un peu. Mais il y a encore un effort à faire, il faut ensuite l'avaler. On referme les yeux, on ne pense à rien, et on avale. Mission réussi ! C'est pas si terrible finalement ! Bon, certes, je n'en mangerai pas tous les jours à l'apéro. D'ailleurs je ne sais pas si j'en remangerai, parce que même si c'est comestible, faut être africain pour manger ça sans se poser de question !

Mais il y a aussi les insectes que l'on mange involontairement sans le savoir. Si on veut vivre à la camerounaise, on achète son riz, ses légumes secs et sa farine au marché. Conservés dans des grands sacs ou dans dans des bacs, on en demande le nombre de mesure voulu. Au début on cuisine tout ça sans faire attention. Puis un jour, on verse de l'eau dans sa casserole de riz et tout un tas de petits insectes (des charançons) se mettent à remonter à la surface et à flotter ! OK, donc la prochaine fois que je cuisine du riz, je le rince avant ! Et puis pour les légumes secs, dans le doute, je vais faire pareil. Et j'ai eu raison parce que la aussi, un faune d'insectes non désirée a fait surface. Le riz et les légumes secs, c'est facile à rincer. La farine c'est une autre histoire ! La aussi, au début je n'ai pas fais attention. Et puis un jour, je fais un gâteau et je trouve un petit insecte dans ma farine. Je l'enlève et je continue de mélanger. J'en trouve un autre, ça devient louche ! Je regarde de plus près et je découvre carrément des toutes petites larves qui se balades dans ma farine ! Comme on m'a éduquer à ne pas jeter la nourriture (d'autant plus quand on est dans un pays où beaucoup de mangent pas à leur faim !), je me suis lancée dans le trie des petites larves dans la farine. Il y en avait beaucoup et au bout d'un moment j'ai craqué ! J'ai fini mon gâteau et je l'ai mis à cuire, insectes ou pas insecte ! Et bien il était très bon mon gâteau. Personne n'a su qu'il y avait surement plusieurs paires de larves qui ont cuit avec et tout le monde à été très content !!!


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