Avec
une moyenne de 30°c par jour, on a du mal à réaliser qu'on est au mois de
décembre et que noël approche. Pourtant, au Cameroun aussi on fête noël. C'est
même assez marrant d'ailleurs.
Une
rue (eh oui, une seule !) a été illuminé aux couleurs du Cameroun : vert-rouge-jaune. Il y a même des palmiers lumineux qui ont poussé sur un rond
point. Mais jusqu'ici tout va bien.
Non
ce qui « choque » plutôt, ceux sont les sapins en plastique qui sont
à vendre partout sur le bord des routes. Des résineux, on n'en croise guère
dans les forêts tropicales, il faut aller dans les régions montagneuses pour en
trouver. Alors les sapins de noël, on se demande un peu ce qu'ils font là. Un
palmier de noël serait à la rigueur plus approprié !
Et
puis il y a ces automates de gros pères noël qui chantent « Jingle
Bell » et autres chants à l'entrée des magasins, dans les bureaux, partout
! Des pères noël blancs bien sûr, avec leur grosse barbe blanche et leur gros
manteau rouge... alors qu'il fait 30°c à l'ombre !!!
Que
d'éléments perturbants quand on a encore l'impression d'être en plein mois d'août
! Mais contrairement à la France où le mois de décembre est
« magique » avec toutes les enluminures et où tout le monde montre
une espèce d'euphorie au point qu'on a l'impression que Bambie va apparaître à
chaque fois que la boulangère vous dit bonjour, Yaoundé est plus oppressant que
jamais. Tous nos combis (ami) nous l'on dit, en décembre, soyez encore plus
vigilant. Comme tout le monde essaye de réunir l'argent nécessaire
pour les fêtes, les agressions et les vols augmentent. La corruption aussi
d'ailleurs !
Avec
Julien nous avons fait notre baptême du feu du contrôle de papiers par les niais
(policiers). Un samedi soir, nous sortons rejoindre des potes dans un bar à
l'autre bout de Yaoundé. Notre taxi passe malheureusement par une rue où les niais
attendent. Pour moi tout va bien, j'ai ma carte de séjour. Pour Julien, ça se
passe moins bien. Pour éviter de perdre ou de se faire voler son passeport, on
évite de sortir avec et on prend sur soi une photocopie certifiée conforme par
un commissaire. Les niais trouvent alors n'importent quel prétexte pour
dire qu'il n'est pas en règle. On palabre un moment pour régler le litige. Rien
à faire, ils veulent emmener Julien au poste jusqu'à lundi matin, quand le
bureau de l'émigration sera ouvert pour régler le problème. Comme Julien n'est
pas très enthousiaste à l'idée de passer son week-end en cellule, on palabre
encore... Finalement, on leur demande combien ils veulent. 50 000 fr CFA (75€)
pour s'acheter une bouteille de whisky !!! Ben
voyons ! Comme si on allait se promener avec une telle somme sur nous !
Finalement on s'en est sorti pour 5000 fr CFA (7,50 €) ce qui est quand même
une bonne somme au Cameroun, et surtout ce qui aurait été beaucoup mieux
investi dans une paire de coups à boire avec les potes !!!
Le
pire c'est qu'au retour, rebelotte, on se fait arrêter à un autre contrôle ! Je
leur dis que c'est la deuxième fois ce soir qu'on se fait contrôler, ça
commence à suffire ! Le niai m'a alors rétorqué que c'était pour notre
sécurité qu'ils étaient là et que je devrais être rassurée d'être régulièrement
contrôlée !!!
Bref,
revenons à nos moutons et surtout à nos pères noël. Nous aussi nous allons donc
fêter noël. Et pour nous ça ne sera pas foie gras et champagne au coin du feu,
mais barbec dans le jardin !