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Sacha Warmi autour du monde
20 janvier 2010

Périple Camerounais

Histoire de voir un peu du pays, nous nous sommes pris des vacances. Martial, un ami camerounais qui sa targue d'être un très bon guide touristique, nous a proposé le parcours suivant : séjour en forêt dans un village pygmée, visite de l'ile aux singes et week-end à la plage.

Pour commencer, notre séjour chez les pygmées dans la Réserve Naturelle du Dja à l'Est du Cameroun, région la plus forestière du pays. Pour nous y rendre, nous choisissons les transports en communs qui le sont bien peu (communs). Comme partout dans le monde j'imagine, pour prendre le bus, on doit se rendre à la gare routière. Nous y sommes à 9h pour acheter nos billets à destination de Somalomo, dernier village avant d'entrer dans la réserve. La particularité des transports camerounais c'est que les bus ne partent qu'une fois qu'ils sont pleins. On nous annonce que le départ devrait avoir lieu vers midi. Pour passer le temps, nous allons boire un jus d'ananas chez un sculpteur sur bois, ami de Martial. Nous sommes de retour à la gare vers 11h. On attend. On attend. On mange un sandwich. On attend. On regarde défiler les vendeurs ambulants. On attend. On regarde les bus qui arrivent, sont déchargés, rechargés, repartent. On attend. On va boire une bière. On attend. 12h. 13h. 14h. 15h... Enfin, on nous appelle pour charger les bagages. Dans les mini-bus camerounais, point de soute à bagages, tout est chargé sur le toit, sacs de voyages, sacs de manioc, régimes de plantains, chèvres ! Alors que nous apportons nos sacs, un camerounais peu scrupuleux essaye bien sûr de nous soutirer notre argent en argumentant qu'il faut payer 3000 f cfa en plus par bagage. Comme nous ne sommes pas né de la dernière pluie camerounaise (qui date quand même de plus de 3 mois !), nous ne nous laissons pas faire.

Une fois les bagages chargés et les quelques 30 passagers installés dans ce bus qui n'aurai dû en accueillir qu'une vingtaine, un employé de l'agence entre dans le bus. L'organisation est une fois de plus hors du commun. Au lieu de récolter tout simplement les tickets de chacun, il fait l'appel des passagers ! Cela faisait longtemps qu'on n'avait pas eut cette sensation de voyage scolaire.

Pour finir, un promoteur entre dans le bus pour tenter de vendre ses bonbons. Il en offre un à chaque passager et comme c'est la nouvelle année, il ne nous propose pas son paquets de 100 bonbons à 1000 f, ni à 900 f, ni à 800 f, mais oui mesdames et messieurs à 700 f !

Nous partons enfin à 16H30 pour 8 à 9h de route. Le voyage est rythmé par les contrôles de polices, les montées de passagers, la descentes d'autres... Mais surtout, le voyage fut rythmé par les chants. Le Kitoko est une institution au Cameroun. Il s'agit de whisky à 43° conditionné dans des petits sachets en plastique de 5 cl. Il s'en vend partout à 100 f l'unité. C'est la boisson des moins fortunés et ils sont légions hélas. Or, il se trouve que plusieurs passagers s'étaient cotisés pour en acheter un carton plein afin de se remplir le gosier pendant le voyage. Je ne vous apprendrais rien en vous disant que l'alcool pris en excès a des effets néfastes sur le corps et encore plus sur l'esprit. Nos joyeux amis se sont donc mis à chanter. Pour reprendre l'idée précédemment cité, on se serait cru en voyage scolaire. Seulement, à la place de jeunes enfants innocents, nos compagnons de voyage étaient de vieux camerounais complètement bourrés. Et ils ont chanté, chanté, de plus en plus mal, de plus en plus fort. J'essayais de me rassurer en me disant qu'ils finiraient bien par s'endormir. Et bien non ! Le camerounais, surtout bien entrainé, est plus que tout très résistant à l'alcool !!! A ces beuglements qui durèrent donc tout le trajet, se rajouta rapidement la piste cahoteuse et poussiéreuse. Notre arrivée à Somalomo sur le coup de minuit fut un énorme soulagement pour nos fesses et nos oreilles ! Les chants ayant été chantés dans je ne sais quel patois, j'appris plus tard qu'il s'agissait en plus que de chants salaces et vulgaires !

Somalomo est donc le dernier village avant l'entrée dans la réserve du Dja. Pour tout vous dire, c'est un peu le trou du cul du Cameroun. Pas d'eau courante, pas d'électricité. A travers une nuit encore plus noire que les habitants de ce village, nous nous rendons dans l'unique auberge à la lueur de nos lampes frontales et téléphones portable. Hormis un splendide ciel étoilé, nous ne voyons rien de ce qui nous entoure, seuls les odeurs trahissent l'importante présence de la forêt tropicale.

L'auberge est tenue par Maman Rose qui, après avoir été vivement hélée par Martial malgré l'heure tardive, nous accueille à la lampe à huile. Comme nous sommes dans le trou du cul du monde et qu'il faut emmener soit même sa nourriture si on compte s'y nourrir, je demande à Maman Rose où je peux cuisiner. Elle me propose gentiment de s'en charger. Dans sa cuisine rudimentaire où trône un feu de bois, elle nous cuisine alors des spaghetti au porc-épique. Comme tout se fait lentement, nous ne mangeons pas avant 2h du matin. Nous sommes au Cameroun et son plat est donc gorgé d'huile mais j'ai trop faim pour m'en soucier. Nous mangeons avec appétit et la remercions grandement. Plus tard, nous apprîmes cependant qu'il fallait la payer pour sa cuisine alors que nous lui avions fourni tous les ingrédients et que nous avions nourri une bonne partie de la famille. Mais c'est comme ça, au Cameroun, aucun acte n'est gratuit !

Bref, une fois notre estomac bien rempli, nous pouvons enfin aller dormir. Demain, nous entrons dans la Réserve du Dja !

(A suivre...)

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Commentaires
L
j'ai envie de vous réclamer la suite qui tarde à venir, mais d'un autre côté ce que vous vivez est tellement énorme...profitez les copains.<br /> bisous :)
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